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L'australopithèque est un homme comme les autres

Comédie grinçante - 5 personnages (hommes et/ou femmes) - Environ 1h / 1h10

Une fois l’assistance installée (public).

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Voix-off :

Mesdames messieurs, bonsoir.

Afin de profiter comme il se doit de la conférence, je vous demanderai de ne pas vous inquiéter des spécimens humanoïdes enfermés devant vous, ils sont totalement sous notre contrôle. N’essayez pas de leur parler, ni de les stimuler, ni de les nourrir s’il vous plait.

Merci de couper immédiatement tous vos appareils électroniques, téléphones, tablettes, ou autres. Les ondes risqueraient de provoquer un disfonctionnement dans le système de sécurité.

Nous vous laissons maintenant en compagnie du professeur Elisabeth Branche, qui vous fait l’honneur ce soir de sa présence, afin de vous proposer sa toute nouvelle conférence sur l’évolution humaine : ‘L’australopithèque est un homme comme les autres’.

Une réflexion profonde sur notre espèce, son évolution, sa progression, une réflexion qui sera, à n’en pas douter, fondatrice pour les générations futures de penseurs et d’érudits…

Mesdames, Messieurs, Professeur, bonne conférence.

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/1 - Ouverture/


Scientifique fait un signe pour lancer son exposé.


Sur scène :

Ouverture en musique : chorégraphie d’évolution. De l’homme préhistorique à nous…

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/2 - Introduction/


Scientifique, à l’assistance :


Mesdames. Messieurs. Merci de votre présence et de votre attention.

Notre société, occidentale, nous impose, insidieusement, la belle et grande idée que le progrès et l’évolution nous sont inévitablement bénéfiques et salvateurs.

L’évolution et le progrès.

Est-ce qu’évoluer c’est progresser ? Est-ce que progresser c’est évoluer ? Qu’est-ce qu’un réel progrès ? Qu’est-ce qui définit une évolution ?

Voilà la grande thématique qui anime mes recherches depuis de nombreuses années.

J’espère pouvoir, ce soir, vous en présenter mes conclusions de manière objective, et que vous en tiriez chacune et chacun, quelques enseignements utiles.


Darwin, Mendel, Huxley, ou d’autres penseurs moins illustres, nous ont asséné, expliqué et démontré l’Evolution avec un grand E, l’évolution de l’homme.

Des théories d’hommes descendants de singes. De singes descendants des arbres. De sélection naturelle, où le plus fort survis et évolue en fonction de son environnement…

Quoi qu’il en soit, nous devrions être depuis plus sereins quant à nos origines, notre vie et notre avenir… est-ce le cas ? Je vous le demande…


Il fait des gestes pendant son discours, les spécimens prenant des postures différentes suivant l’avancée de l’énoncé dans les époques.


Pour résumer, avant d’en arriver là… à cette sérénité, nous avions, dans la chaine de notre évolution, et j’occulterai volontairement l’étape contestée et contestable où nous aurions été de simples singes, nous trouvions donc :

D’abord le sympathique australopithèque qui avait découvert les joies de la bipédie.

Vint ensuite l’habille Homo-habilis qui apprenait enfin à se servir de ses dix doigts.

Puis le bouillonnant Homo-erectus qui a su faire fi des morsures du feu, suivis de près par le pragmatique Néandertalien qui a compris qu’il pouvait manger chaud tout en voyant le contenu de sa gamelle la nuit.

Et enfin, le célèbre et formidable Homo-sapiens que nous sommes, qui a su faire pousser sa nourriture devant sa grotte plutôt que de courir après, et qui a compris qu’il était plus facile de communiquer avec ses semblables avec des mots plutôt qu’avec des grognements et des baffes…  

Et nous sommes, semble-t-il, dans une phase de transition entre l’Homo-sapiens, et l’Homo-recourbus, prochaine étape de l’évolution où l’homme renie et crache sur les millénaires d’évolution « bipédique Â» destinés à se libérer les mains…

Ces mains qu’il n’utilisera plus bientôt que pour se renfermer sur lui-même, et accroitre son sentiment de liberté et d’évasion par le biais de stimulis visuels électroniques illusoires…  


Il fait un geste, tout redevient inerte sur scène.


Mon but n’est pas ici de remettre en cause l’humanité, notre mode de vie et de pensée. Je laisse ça aux passionnés et aux allumés, étant moi-même, je sais le reconnaitre, une part de cette humanité.

Mon étude est articulée autour de parallèles entre notre époque et les temps anciens où notre espèce ne maitrisait pas encore totalement son langage, son alimentation et ses mœurs…

J’utiliserai pour cela les 4 spécimens humanoïdes de cette cage, que vous regardez depuis un moment déjà d’un œil curieux, voir suspicieux pour certains.

Sachez qu’ils n’en sont pas de vrais… humains… sinon, je ne les laisserai pas dans une cage… cela serait mal vu… n’est-ce pas… ? Disons que ce sont des… ersatz d’humains. Voilà… Des copies destinées à l’étude scientifique… un produit de consommation ni plus ni moins !

Bref… ne soyons donc pas mal à l’aise devant leur captivité, voilà tout.

Nous utiliserons le terme ‘humains’ uniquement pour être clair et efficace dans le discours…

Nous avons donc ici 2 humains de sexe féminin. Établissons dès à présent, pour une compréhension générale optimale, que nous les désigneront par un terme générique, qui se trouve être fort approprié au vue de leurs caractéristiques propres: nous les appellerons donc ‘femmes’.

Ensuite nous avons, afin d’accompagner ces dames, 2 humains de sexe masculin. Nous appellerons ces derniers, pour les mêmes raisons que précédemment : ‘hommes’.

Bien, commençons.

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/3 – Grr ?/


Sur scène :

Les spécimens, à l’état d’Australopithèques, sont éparpillés, seuls dans leurs coins. Grognant, s’agitant…Ils se découvrent les uns les autres, curieux, interrogateurs, s’approchent timidement et s’éloignent…

Puis se grognent dessus, tentant d’établir une communication entre eux, pour finalement se regrouper et avancer ensemble…


Scientifique :


Je raille gentiment notre tendance à plonger vers l’étape Homo-recourbus, mais c’est là une question fondamentale dans l’évolution de l’espèce humaine. La communication.

Au commencement, la communication était avant tout une question de bon sens, parfois de survie.

L’australopithèque, aussi sauvage était-il, n’a jamais était fait pour vivre seul, et n’a jamais vécu seul sur terre.

Il lui a donc fallu apprendre à communiquer avec ses semblables, mais aussi apprendre à communiquer avec des étrangers qui lui ressemblaient…

Après avoir touché du doigt les limites idéologiques et philosophiques du fait de s’exprimer uniquement à coups de gourdin, les peuples ont bien dû, un jour, entrer en communication entre eux.

Donc ! Ouverture d’esprit, changement d’attitude envers autrui, développement du langage et des langages, acceptation des autres et j’en passe. Un réel progrès de cette époque, un grand pas franchis par l’homme s’éloignant de l’animal.


La scène s’éteint.

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/4 – Allo/


Et aujourd’hui, donc… aujourd’hui, alors que nous possédons d’admirables outils ultra-performants pour communiquer plus vite, plus loin…


La scène s’allume.

Les spécimens, hommes modernes, sont éparpillés, seuls dans leurs coins, voutés, penchés et accaparés par leur smartphone. Ils envoient des messages… réagissent, rient, sont surpris…

Un d’eux n’a pas de smartphone, et les regarde, incrédule.


Scientifique, souriant :


Moins un point pour l’évolution de notre communication !

Cela vous semble caricatural ?

Peut-être… pour aujourd’hui.

Mais demain… ? Vue la vitesse à laquelle le monde bouge, où les gens se renferment… Qu’en sera-t-il de nous ? Nous le groupe ? Nous la meute ? A suivre.

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/5 – Boite de nuit/


Sur scène :

Dans une boite de nuit. Musique à fond. Les voix sont largement couvertes par la musique assourdissante. Les spécimens, hommes modernes, dansent.

Nous observons un couple d’un côté, le mec est ivre, la fille presque, ils se draguent lourdement pour finir par une ‘sauterie’ dans un coin de la boite. De l’autre côté, un couple ‘romantique’, qui discute tendrement, se touche gentiment… pour finir simplement enlacé.


/6 - Sexualité/


Scientifique coupant net, figeant l’action sur scène :


Je souhaitais maintenant aborder la croustillante et délicate question de notre reproduction.

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Il regarde la scène figée derrière lui, hausse des épaules avec un sourire.


Si nous y réfléchissons bien, avec recul et objectivité… c’est bien notre sexualité qui nous différencie le plus, nous Humains céphaliquement évolués, de tous ceux que nous regroupons dans la catégorie peu glorieuse des Animaux.

L’accouplement classique par pénétration, la fellation, le coït anal, la masturbation, la zoophilie, la danse classique ou l’antipathie pour les communistes, tous ces actes sexuels ou presque, n’ont pour nous qu’un seul et unique but : notre plaisir.


NOIR sur la scène. Les spécimens redeviennent neutres.

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Pour obtenir le texte complet, merci de me contacter par mail SVP.

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